Salauds de jeunes

de | 6 décembre 2019

Ces derniers temps, un remaniement a eu lieu dans notre service, et la direction a donc proposé un incentive à Biarritz, pour que chacun fasse connaissance. Mais j’ai eu la malchance de découvrir au cours de cet événement que les nouveaux venus appartiennent à la génération Digital Natives. Et bosser avec eux est généralement un peu plus pénible que ce qu’on prétend généralement. Je me rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, pas mal d’articles sont parus pour expliquer ce qu’était la génération Y, quelle était rapport au travail, et de quelle façon il fallait la manager. A écouter ces articles, ces nouveaux venus allaient être des vecteurs de changement pour l’entreprise. Sauf que dans la pratique, c’est tout le contraire qui s’est produit. La brochure donnait pourtant envie. Qui n’aurait pas envie de travailler au quotidien avec des collaborateurs qui ont un grand besoin de reconnaissance ? Qui veuent pouvoir exprimer clairement ce qu’ils pensent sans le moindre tact, même à leur supérieur hiérarchique, et ont une capacité d’attention restreinte parce que morcelée ? Aucun de ces éléments ne paraissait poser problème à ceux qui rédigeaient ces articles. Ceux-là n’ont apparemment jamais bossé dans une entreprise, parce qu’en réalité, tous ces composants font de la plupart des digital natives des employés complètement ingérables. Je suis quelqu’un de plutôt facile et d’plutôt patient, dans l’ensemble. Mais il est très difficile de collaborer avec un tel état d’esprit. Chaque fois que je les passer plus de temps sur les réseaux sociaux qu’à travailler, j’ai vaguement l’impression de travailler dans un organisme de réinsertion. En fin de compte, ils leur temps est trop précieux pour qu’ils le passent à travailler. Ils n’ont aucune intention de faire carrière dans la même entreprise. Tout ce qu’ils souhaitent, en vérité, c’est pouvoir devenir leur propre patron pour devenir millionnaires sans devoir rien faire. Et vivement qu’ils créent leur entreprise de leur côté, pour permettre aux autres de travailler sérieusement. Néanmoins, ils ont tout de même une chose indéniable : ils ont le sens de la fête. Ils ont montré tout leur savoir-faire en la matière à la clôture de cet incentive à Lyon, et je dois reconnaître que je me suis bien marré en passant la soirée avec eux. Mais quant à collaborer avec eux, il ne faut pas rêver.