Comment la réalité virtuelle fait progresser la medicine

de | 17 février 2017

On parle beaucoup de jeux vidéo, mais qu’en est t-il du reste, aujourd’hui on se pense sur un domaine qui nous concerne tous, la santé ! La réalité virtuelle fait progressivement son trou, et cette technologie permet des avancées dans de nombreux secteurs. Si l’industrie du jeu est bien évidemment concernée, d’autres applications sont d’ors et déjà plutôt bien en place dans des domaines très variés. Que ce soit pour la formation, le monde du spectacle ou même l’industrie du porno les développeurs débordent d’imagination pour proposer au grand-public mais aussi aux professionnels, des logiciels de réalité virtuelle adaptés à leurs besoins. La médecine est un secteur où la marge de manœuvre est grande, et où les avancées sont déjà nombreuses. Le docteur 2.0 est déjà là ! Des vidéos 3D pour se préparer au métier de chirurgien L’immersion proposée par les casques de réalité virtuelle permet à l’étudiant en médecine de rejoindre un bloc opératoire et ainsi de suivre à travers les yeux du chirurgien toute une opération. Il n’est pas question d’agir, mais simplement d’être au plus prêt de l’action et de voir comment procède un chirurgien expérimenté. Ainsi, les étudiants ou d’autres docteurs peuvent être des milliers à assister à une opération délicate et apprendre ainsi les gestes de leur confrère ou professeur. Plusieurs fondations développent ce type de vidéo, dont MOVEO qui est le pionnier dans ce domaine, ou encore Medical Realities qui propose même des opérations en live depuis le 14 avril 2016. Ce type d’immersion permet une formation réellement complète, et la réalité virtuelle devient un outil pédagogique particulièrement efficace. Une aide précieuse pour la neurochirurgie En début d’année et en exclusivité mondiale, le docteur Philippe Menei assisté de son équipe du service de neurochirurgie d’Angers et de l’école d’ingénieurs ESIEA, a procédé à une chirurgie du cerveau pas comme les autres. En effet, pour la première fois, le patient éveillé tout au long de l’opération, était plongé dans un monde virtuel grâce à un casque de réalité virtuelle. Le but était de retirer une tumeur cérébrale à un patient qui avait déjà perdu un œil lors d’un accident. Pour ce type d’opération, le chirurgien doit généralement se fier à ce que ressent ou ce que voit le patient, afin de ne pas abîmer des zones du cerveau indispensables pour la personne opérée. Avec le casque, les images projetées et le système de détection de mouvement de la pupille, permettent d’obtenir des informations bien plus précises. Ainsi le chirurgien peut activer plusieurs zones du cerveau et travailler bien plus efficacement. Simuler des opérations La formation de chirurgien coûte cher et pose de nombreux problèmes. Que ce soit les médecins ou les étudiants, ils ont évidemment besoin de s’entraîner autant que possible. Les gestes sont parfois complexes, les situations différentes, et des vies sont très souvent en jeu. La réalité virtuelle offre un espace de travail idéal pour de telles formations. Si les chirurgiens peuvent suivre les opérations de leurs pairs dans une immersion totale comme nous vous en parlions plus haut, des applications sont en développement afin que les néo chirurgiens puissent répéter les gestes des opérations qu’ils devront effectuer. Ainsi la formation sera moins chère, mais aussi plus complète et efficace. Lutter contre les phobies La peur des araignées, des serpents, mais aussi de la foule ou du vide peuvent être combattues efficacement grâce à la réalité virtuelle. En effet, de nombreux hôpitaux et services liés aux traitements des phobies se sont munis de matériel d’immersion afin d’aider les patients à faire face en douceur à leurs peurs les plus persistantes. Le patient se confronte ainsi directement à sa phobie, mais dans un environnement complètement sécurisé. On peut ainsi s’habituer progressivement à la foule, ou bien à quelques animaux qui nous répugnent ou nous effraient. Ces méthodes sont de plus en plus courantes et portent leurs fruits. Les résultats sont généralement très bons et les phobies deviennent beaucoup moins oppressantes pour les patients. Quelques sujets ont retrouvé une vie bien plus agréable au bout de quelques séances, notamment les patients qui ont peur de conduire ou de se retrouver en public. Une bouffée d’oxygène pour les patients alités pour de longues durées La dimension psychologique est évidemment importante pour traiter une maladie. Des patients atteints du cancer notamment, et restant alités pendant de très longues semaines peuvent finir par déprimer à force de rester enfermés dans leur chambre d’hôpital. Ainsi l’immersion dans un monde virtuel leur donne la possibilité de s’échapper d’un quotidien bien souvent trop répétitif, et de s’éloigner, du moins virtuellement, de leur lit. C’est une véritable façon sortir d’une routine et de voir autre chose que sa chambre d’hôpital. Des applications permettent aussi aux patients d’en apprendre plus sur leur maladie et sur leur corps. Généralement les proches ont aussi le droit de participer, ce qui permet aussi de dédramatiser la maladie et l’hospitalisation.