Chine: entre acier et robotique

de | 25 novembre 2016

Il y a une surproduction d’acier en Chine, qui résulte à la fois de la réduction de la croissance mondiale et de la politique traditionnelle du pays, qui a longtemps misé sur l’industrie lourde. De fait, même si elle a réduit ses capacités de production sidérurgique de 90?millions de tonnes ces trois dernières années, la Chine reste de loin le premier producteur d’acier au monde, avec plus de 800?millions de tonnes, devant le Japon et loin devant les États-Unis. Au reste, les récentes mesures prises par les États-Unis pour augmenter les droits de douane sur les aciers plats laminés venant de Chine n’arrangent pas la situation de ce pays. “La Chine reste de loin le premier producteur d’acier au monde, devant le Japon et loin devant les États-Unis” Et la Chine craint toujours, de la part de l’Europe, les enquêtes commerciales et les “mesures compensatoires et antidumping”. Le gouvernement chinois a donc décidé d’accorder 100?milliards de yuans (15,3?milliards de dollars) de subvention aux entreprises du secteur de l’acier et du charbon, “pour réduire leur capacité de production”. Cet argent sera essentiellement utilisé pour la réinstallation des travailleurs licenciés. Les fusions et les faillites devraient permettre l’élimination des entreprises incapables de générer des bénéfices. Avec le même objectif, le gouvernement chinois a conclu un accord avec le Brésil pour transférer dans ce pays une capacité de production d’acier de 10?millions de tonnes. Une société a été créée à cet effet, en joint-venture, avec un financement d’État. À rebours de cette industrie lourde traditionnelle, la Chine investit dans les industries à forte composante technologique, en particulier dans la robotique. C’est ainsi qu’elle vient de mettre au point des bras robotisés pour les stations spatiales. Ces bras pourraient ramper à la surface d’un engin spatial comme une chenille arpenteuse, soulever une charge utile et effectuer des manœuvres précises dans l’espace. La Chine doit lancer le premier module de sa station spatiale en 2018, laquelle devrait être complètement opérationnelle vers 2022. Comme la station spatiale internationale actuellement en service devrait terminer sa mission en 2024, il se pourrait que la Chine soit alors seule au monde détentrice d’une station spatiale. La production d’acier n’est plus un bon indicateur de la puissance industrielle d’une nation?! “À rebours de cette industrie lourde traditionnelle, la Chine investit dans les industries à forte composante technologique, en particulier dans la robotique” Midea, géant de l’électroménager chinois, cherche par ailleurs à accroître sa participation et entrer parmi les actionnaires principaux de la société Kuka, fabricant de robots allemand, avec un chiffre d’affaires de 722?millions d’euros, laquelle possède une usine en Chine depuis 2013. Et comme pour indiquer la voie à suivre pour la jeunesse, la presse chinoise fait une large publicité à un concours de robots organisé par les collèges et écoles élémentaires de la ville de Guilin.
Ainsi va la Chine.