Le plus dur, c’est de redescendre

de | 16 novembre 2017

Quand j’étais enfant, mes amis rêvaient de devenir champions de foot. Moi, je voulais devenir pilote de chasse. Avec 5 dixième à chaque oeil, inutile de vous dire que j’ai dû délaisser ce rêve pour faire un métier plus conventionnel. Mais le désir de faire un vol en avion de chasse, lui, n’a jamais disparu. Et comme les rêves sont faits pour être réalisés (parfois), j’ai finalement exaucé celui-ci : j’ai volé à bord d’un Fouga Magister. Ca a eu lieu la semaine dernière, à l’aéroport de Pontoise. Une expérience délicate à dépeindre, tant elle est différente de ce qu’on connaît. En effet, voler à bord d’un avion de chasse est très différent d’un vol à bord d’un appareil grand public. Le fracas des réacteurs, par exemple, est assourdissant. A cela s’ajoute l’uniforme de vol, l’odeur du kérosène, le briefing de sécurité, le casque-micro par lequel on est en contact avec le pilote, le manche que le pilote vous laisse manipuler pendant quelques secondes (les commandes sont doublées, puisque le Fouga est un appareil d’entraînement, soit l’équivalent d’une auto-école). Toutes choses qui rendent l’expérience particulièrement exotique. Mais c’est au niveau des sensations que l’expérience est évidemment la plus marquante. Vous voyez la sensation d’écrasement qu’on éprouve au décollage d’un avion de ligne ? C’est exactement celle qu’on ressent dans un avion de chasse. Sauf que là, est est toujours présente… et peut par moments être beaucoup plus violente ! Le vol a en effet commencé par un vol à basse altitude mais a basculé ensuite sur une séance voltige où j’ai eu l’impression permanente de mourir… tout en ayant la sensation de vivre comme jamais auparavant ! Curieux paradoxe. J’ai eu droit à la totale. Vol sur le dos, breaks, boucles, immelmann… C’en était presque trop, physiquement. Lorsqu’on passe de +5G à -1G en 2 secondes, je peux vous dire qu’on le sent dans la moindre parcelle de son corps. Ah chaque nouvelle figure, chaque boucle, chaque break, je devais contracter mes abdos à m’en faire mal au ventre pour rester conscient ! Sitôt que je baissais ma garde, je sentais mon champ de vision se rétrécir, signe avant-coureur du voile noir. Et lorsqu’on a finalement arrêté de tourner en tous sens, la première chose que j’ai faite a été de remplir le sac à vomi qu’on m’avait offert en début de vol. Bref, des sensations pour le moins extrêmes. Et pourtant, si on me le proposait, je remonterais à bord sans l’ombre d’une hésitation ! Pour plus d’informations, allez sur le site de cette expérience de baptême en L-39 et trouvez toutes les informations.